saison 2025


Premiers pas en élevage de reines

Cette année marque un tournant dans notre aventure apicole : nous nous lançons pour la première fois dans l’élevage de reines.

La vigueur d’une colonie dépend en grande partie de la qualité de sa reine. Or, une reine sélectionnée chez un éleveur coûte entre 35 et 45 euros. C’est pourquoi nous avons choisi de produire nos propres reines.

Pour bien démarrer, nous avons suivi une formation de deux jours chez Apinov. Nous avons également investi dans une reine de génétique dite « F0 », c’est-à-dire une lignée de départ sélectionnée pour ses qualités.

Le choix de contrôler ou non la génétique des reines revient à chaque apiculteur. On peut bien sûr laisser faire la nature : les abeilles remplacent spontanément leur reine lors d’un essaimage ou si elles la jugent défaillante. Mais dans ce cas, rien ne garantit la douceur, la productivité ou la résistance aux maladies comme le varroa.

Ayant récupéré l’an dernier des essaims très agressifs, nous avons décidé de ne plus laisser le hasard décider. Nos abeilles élèveront désormais des reines issues de souches sélectionnées, pour un meilleur équilibre entre production, douceur et santé de la ruche.



Des débuts prometteurs… et des ruches plus paisibles

Comme pour toute nouvelle activité, l’élevage de reines demande de l’expérience et de la pratique. Cette première année, nous avons réussi – tant bien que mal – à remplacer environ la moitié de nos reines. Un début encourageant, et nous savons que nous progresserons encore dans les années à venir.

Malgré les petits ajustements encore nécessaires, le changement est déjà visible : depuis l’arrivée de notre nouveau cheptel, les visites au rucher sont devenues bien plus calmes et agréables. Nos abeilles, issues de souches sélectionnées, se montrent plus douces… pour notre plus grand plaisir.


Une belle récolte de printemps

La récolte de miel de printemps a été un vrai succès cette année. Le temps, plutôt doux et stable – un printemps “normal » a largement favorisé la production.

Notre miel de printemps est principalement composé de nectar de colza, mais il reflète aussi toute la richesse florale de notre environnement. Les abeilles butinent les arbres fruitiers présents dans la commune : pommiers, pruniers, cerisiers…


Notre récolte d’été, réalisée fin juillet, a été tout aussi généreuse que celle du printemps.
La diversité florale et la richesse en pollen de l’environnement de nos abeilles leur offrent une alimentation variée, favorisant de belles récoltes tout en les protégeant des périodes de disette que connaissent parfois d’autres apiculteurs, notamment sur les miels monofloraux.
Chez nous, pas de miel monofloral : nous produisons exclusivement du miel toutes fleurs. Ainsi, nos abeilles trouvent en permanence ce dont elles ont besoin, tout au long de la saison.



Depuis deux ans, nous faisons systématiquement sécher notre miel. L’objectif est de garantir un taux d’humidité conforme à la législation, compris entre 17 et 18 %, assurant ainsi sa stabilité et une conservation optimale.

En effet, selon les conditions atmosphériques, le miel peut absorber de l’humidité, malgré le travail des abeilles pour le sécher (comme ce fut le cas l’année dernière). Un miel trop humide risque de fermenter, à plus ou moins long terme.

Pour éviter tout risque, nous récoltons nos hausses avant même qu’ elles ne soient pas complètement operculées (les alvéoles ne sont pas encore fermées par les abeilles). Nous plaçons ensuite les cadres dans une petite pièce où l’air est asséché grâce à un déshumidificateur, jusqu’à ce que le taux d’humidité se situe entre 17 et 18 %.


Cette année, particulièrement ensoleillée, nous n’avons pas eu besoin de sécher notre miel longtemps, car son taux d’humidité était presque naturellement conforme aux valeurs idéales.



.Après la récolte vient le moment de préparer notre miel crémeux, obtenu par brassage dans notre mélangeur. Les températures élevées de la saison ralentissent toutefois le processus de cristallisation. Idéalement, celle-ci se fait autour de 14 °C, mais avec les 24 °C de notre salle à manger, il a fallu être plus patients : 12 jours de mélange ont été nécessaires pour obtenir la texture parfaite. Vient ensuite l’étape tant attendue… la mise en pot !



Enfin, le mois d’août marque la fin de la saison apicole. C’est le moment de surveiller attentivement la présence du varroa, ce parasite redoutable des abeilles, et de mettre en place les traitements nécessaires pour en réduire au maximum la population. L’objectif : permettre à la reine de pondre des abeilles d’hiver en parfaite santé, condition essentielle à la survie de la colonie durant la mauvaise saison..

L’autre grand défi de l’apiculteur aujourd’hui est de protéger ses colonies contre le frelon asiatique. Cette année, les conditions climatiques ont été favorables aux abeilles… mais aussi aux frelons, qui ont commencé à attaquer les ruches dès le début du mois d’août.

Notre rôle est donc de repousser et piéger ces prédateurs pour protéger nos abeilles, dont certaines, malheureusement, finiront malgré tout par être dévorées. L’enjeu est d’empêcher les frelons d’entrer dans la ruche et d’éviter que les abeilles, paralysées par la peur, cessent de butiner. Face à cette menace, chaque apiculteur développe aujourd’hui ses propres astuces et systèmes “maison” pour défendre ses colonies