Un printemps catastrophique pour l’apiculture.
Du novice au professionnel, de nombreux apiculteurs ont été confrontés à des conditions exceptionnelles. La météo particulierement pluvieuse et froide pour un printemps a confiné les colonies dans leur ruches et délavé le nectar et le pollen des fleurs. Ainsi même quand les abeilles pouvaient sortir, elle ne ramenait pas de nutriments de bonne qualité et le peu de stock qu’elles faisaient était consommé au fur et à mesure les jours de pluie.
A tel point que de nombreuses colonies ont souffert de famine, et ce, dans beaucoup de régions.
Les apiculteurs ( nous y compris) ont dû nourrir leurs colonies pour les aider à passer ce cap au risque de les voir mourir de faim.
Le manque de nourriture entraine un arrêt de ponte de la reine, ce qui peut mettre en péril une colonie, surtout au printemps qui normalement est l’apogée de la vie de la ruche.
Nous avons dû nourrir nos abeilles au candy ( pate sucrée pour remplacer le nectar) et au patty (pâte protéinée pour remplacer le pollen) provoquant ainsi une reprise de la ponte. Mais nous avons frôlé la catastrophe car étant novice nous n’avions pas anticipé la famine. Heureusement nous avons pu réagir rapidement dès que nous avons pu ouvrir les ruches et constater la mauvaise santé des colonies.
N’ayant pas pu ouvrir les ruches au printemps, comme nous aurions dû le faire pour inspecter les colonies et anticiper les essaimages, ces derniers ont eu lieu en grand nombre. Seules deux de nos colonies n’ont pas essaimé. Nous avons eu la chance de pouvoir récupérer les essaims qui s’étaient posés sur un arbre, leur favori, au rucher. Comme nous habitons à proximité du rucher, nous apercevions les essaims installés et sommes allés leur offrir un nouveau logis.
Beaucoup de travail, un nourrissage intensif, l’investissement dans de nouvelles ruches pour récupérer les essaims, ainsi qu’une surveillance assidue du redémarrage des colonies : tels furent nos défis. Ainsi, nous commençons l’été avec trente ruches, un nombre bien au-delà des prévisions initiales de notre projet d’évolution.
Le redémarrage des colonies a nécessité plusieurs semaines. Par conséquent, nous n’avons presque pas récolté de miel de printemps, juste assez pour ensemencer le miel d’été, à condition, bien sûr, que nous ayons la chance de réaliser une récolte estivale.
Les ressources mellifères ayant été plus rares qu’à l’accoutumée ce printemps, la prairie mellifère que nous avons fait semer a grandement bénéficié à nos abeilles, leur permettant de se nourrir plus aisément en attendant la floraison des tournesols, qui a accusé presque un mois de retard. Les conditions météorologiques ont également compliqué la tâche des agriculteurs, les contraignant à reporter la période des semis et, par conséquent, celle de la floraison.