Eté 2024

Enfin, le soleil est revenu tout en douceur, accompagné d’une chaleur bienfaisante qui a favorisé la floraison des tournesols, principale source de pollen et de nectar autour de notre rucher. Cette année exceptionnelle a contraint les agriculteurs à semer en fonction des précipitations, ce qui a entraîné un étalement des semis et, par conséquent, de la floraison des tournesols. Ainsi, certains champs sont déjà en pleine floraison tandis que d’autres ne présentent encore que des boutons.

Malgré un début de saison difficile, certaines ruches ont tout de même réussi à produire du miel, tandis que d’autres n’ont pu que renforcer leur colonie.

Une récolte tardive et une première expérience en miel crémeux

Cette année, nous avons réussi à récolter du miel bien plus tard dans la saison qu’à l’accoutumée. Les floraisons tardives et étalées des tournesols ont été un véritable atout, nous permettant d’obtenir une récolte généreuse malgré le calendrier inhabituel.

Pour innover, nous avons investi dans un mélangeur électrique afin de produire notre premier miel crémeux. La méthode nécessite une attention particulière : nous avons mélangé du miel d’été, encore liquide car sa cristallisation n’avait pas commencé, avec 10 % de notre miel de printemps déjà cristallisé et rendu cremeux.. Le processus a ensuite demandé un mélange soigneux de 10 minutes, deux fois par jour, pendant 12 jours.

Ce premier essai a été une étape d’apprentissage. Si le résultat est satisfaisant, nous savons que nous pourrons nous améliorer avec le temps et l’expérience. Produire du miel crémeux est un art qui demande patience et précision, et nous sommes motivés à continuer d’affiner notre savoir-faire. Cette nouvelle étape dans notre aventure apicole ouvre des perspectives enthousiasmantes pour l’avenir.

Précision et Qualité : Un Investissement Supplémentaire

Afin de garantir une précision optimale dans le dosage du poids de nos pots de miel, nous avons également investi dans une doseuse pondérale. Cet équipement nous permet de remplir chaque pot avec exactitude, tout en respectant les normes et les attentes des consommateurs.

Ce choix témoigne de notre engagement à offrir un produit de qualité, tant dans son contenu que dans sa présentation, tout en valorisant le travail minutieux réalisé à chaque étape de la production.

La fin de saison apicole : un défi à relever

La fin de saison, après la récolte, s’est avérée tout aussi délicate à gérer que le début d’année. Contrairement au printemps, les ruches se sont retrouvées saturées de miel. Cette abondance est survenue à un moment critique où les abeilles ont encore besoin d’espace pour pondre. La ponte à cette période est essentielle, car elle marque la naissance des abeilles d’hiver, celles qui assureront la survie de la colonie jusqu’au printemps suivant.

Pour garantir une colonie forte et capable de traverser l’hiver, il est indispensable de réunir trois éléments : une population abondante d’abeilles, une gestion rigoureuse des parasites et des réserves suffisantes. Cependant, un facteur souvent négligé est tout aussi crucial : la disponibilité d’un espace adapté pour le couvain. Sans cela, le renouvellement des abeilles est compromis, mettant en péril la colonie.

Face à cette situation, nous avons dû intervenir en retirant des cadres de miel pour libérer de la place. Ces cadres pleins de miel ont été soigneusement conservés au congélateur pour nourrir les colonies si nécessaire l’année prochaine. À leur place, nous avons inséré des cadres vides afin de permettre aux abeilles de continuer leur ponte dans des conditions optimales.

Cette gestion minutieuse, bien que contraignante, est essentielle pour préparer les ruches à affronter les rigueurs de l’hiver. Chaque geste compte pour préserver l’équilibre fragile de ces précieuses colonies.

Bilan de la saison apicole 2024 : un hiver sous contrôle

L’hiver 2024 marque la fin de la saison apicole, et nous la terminons avec 28 ruches en excellente santé. Ces colonies, fortes et populeuses, disposent de réserves abondantes de miel pour affronter les rigueurs de l’hiver. Cette année, nous avons eu la chance d’être relativement épargnés par les attaques de frelons asiatiques, qui semblent eux aussi avoir souffert des caprices de la météo.

Cependant, un défi majeur persiste : la gestion des infestations de varroa. Ce parasite, véritable fléau , affaiblit les colonies en se nourrissant des corps gras des abeilles, et peut entraîner leur effondrement si rien n’est fait. Le varroa constitue aujourd’hui une menace cruciale pour tous les apiculteurs, car il développe une résistance croissante aux traitements disponibles. Malgré une surveillance rigoureuse et des interventions adaptées, nous constatons une explosion de leur nombre au sein des ruches.

La lutte contre ce parasite reste une priorité absolue. Il est essentiel de continuer à développer de nouvelles solutions, tout en renforçant les pratiques apicoles pour maintenir des colonies robustes.

Si cette année se termine sur une note encourageante, les enjeux pour l’avenir de l’apiculture n’en demeurent pas moins importants.