Mars 2024
Nous avons surveillé nos ruches tout l’hiver. Leur poids pour estimer le reste de leur stock de nourriture, l’aspect extérieur pour contrôler l’étanchéité de la ruche , l’activité des abeilles sur la planche d’envol quand il fait beau pour s’assurer que la colonie est toujours en vie, ainsi que le comptage du nombre de varroa ( ces parasites qui épuisent les abeilles et favorisent le risque d’apparition de maladie en affaiblissant leur système immunitaire )
Comme tous les apiculteurs, nous avons hâte que les températures deviennent plus chaudes pour pouvoir ouvrir nos ruches et s’assurer physiquement de l’état de nos abeilles, de la ruche, de la reine et de sa ponte, et de leur réserves.
Nous sommes début mars, et il fait 8 degrés.
La saison ne demande qu’à commencer , mais le froid limite le butinage des abeilles, qui pourtant arrivent en fin de vie. Leur longévité assurera la survie de la colonie. En effet, ces vieilles abeilles qui ont passé l’hiver, doivent encore élever le nouveau couvain ( c’est ainsi que l’on appelle le nid contenant les larves d’abeilles) jusqu’à ce que ces nouvelles abeilles deviennent des butineuses à leur tour. Si ces abeilles d’hiver meurent trop tôt, la colonie peut périr faute d alimentation en pollen et en nectar. Encore faut il que la végétation et les températures soient au rendez vous. Or , les fleurs commencent à s’ouvrir mais le froid épuise ces vieilles abeilles. Donc nous ne pouvons pour l’instant que surveiller et prier que le printemps soit clément.
Pourtant fin janvier, le temps doux et les premières végétations , notamment la floraison des noisetiers , avaient motivé les abeilles , puis les pluies incessantes les ont confinées dans leur boite.
En attendant le demarrage de la saison, il y a toujours de l’entretien à faire. Repeindre les ruches, preparer de nouveaux cadres pour recevoir les nouvelles naissances et le miel, entretenir le terrain….
Propriétaire du champ derrière nos ruches , nous avons décidé cette année , de le faire semer en prairie mellifère pour le bien être de nos abeilles
Avril 2024
Enfin ! au cours de ce mois bien frais, nous avons eu droit à un Week end de beau temps, qui nous a permis d’ouvrir nos ruches afin d’effectuer la visite de printemps avec un peu de retard.
Il était temps. Cette visite nous a permis de découvrir des colonies en pleine forme, avec une reine qui pondait en quantité, assurant à la colonie un bon développement. Nous avons aussi découvert celles qui avaient décidé d’essaimer
L’essaimage est la façon naturelle pour l’espèce de maintenir sa population. Dans la nature, souvent au printemps, quand la végétation est riche, et que la colonie est en plein développement, les abeilles vont nourrir une larve d’abeille à la gelée royale, et former une cellule royale. Généralement il y en a plusieurs, et la premiere reine qui nait, va tuer les autres. Puis juste avant l’éclosion, la vieille reine sort de la ruche avec la moitié de la colonie afin de trouver un autre emplacement pour se développer. Ainsi, d’une colonie, naissent 2 colonies. Si cette dernière est très forte , elle peut essaimer plusieurs fois.
Pour l’apiculteur qui veut faire du miel, le but est de contenir l’essaimage. C’est à dire, tout faire pour que la reine reste dans la ruche . Il faut donc lui faire de la place pour qu’elle puisse pondre en quantité sans se sentir limitée. C’est pour cela qu’au printemps nous lui ajoutons de nouveau cadres afin que les abeilles construisent des alvéoles, et que la reine puisse les utiliser pour pondre, et que nous détruisons ces cellules royales.
Pour lui faire de la place, et toujours bien sûr dans le but de récolter le miel, c’est la saison de rajouter une hausse. C’est une boite contenant des cadres dans lesquels les abeilles vont monter le miel pour faire de la place en bas dans le corps de ruche pour pondre. Nous rajoutons entre les 2, ce que nous appelons une grille à reine , qui permet aux abeilles de monter dans la hausse, mais pas la reine, plus grosse qui ne peut traverser cette grille et aller pondre dans ces cadres .
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Mais parfois, la nature, la génétique des abeilles ou l’oubli de la destruction d’une seule de ces cellules royales, seront plus fortes que l’apiculteur, et la colonie essaimera quoiqu’il advienne.
Mais en cette année particulière, rien ne s’est déroulé comme à l’accoutumée..…